Le petit âne gris

Publié le par lithosa

Une belle histoire, soyez attentifs,
car le mystère commence :

Un jour un paysan, alors qu'il attela ses boeufs à un araire, cria :
-"Que fait-il ici celui-ci ?, un bourricot d'où?"

Très fatigué cet âne là n'avait rien mangé depuis dix jours.

-"HI HAN"  "HI HAN"

En détresse, son regard affligé nous parlait beaucoup plus que des phrases

-"Toi, tu vas venir te restaurer et dormir dans mon étable et puis on verra demain"

L'âne, si heureux de la nouvelle,  en perdit  son souffle et inclina la tête en signe
de reconnaissance.


Toute une réserve de denrées y passait, et le puits fut vidé complètement.
Dix jours de diète c'est un exploit pour un  âne de si chétif.
L'homme de la ferme travailla dur et très tôt dû se lever afin de préparer les fourrages
pour les vaches et les boeufs. Mais le lendemain, voilà qu'un notaire surgit avec un
banquier du village.

-"hé, Jeannot, cela fait deux mois que tu es redevable du loyer des terres, alors si tu ne paies pas tes dettes le mois prochain, nous nous chargerons de revendre ton bétail
-Tiens et celui-là d'où  sort-il !?" éleva d'un ton, tel un sarcasme, le notaire"

-'Lui au moins il vit de l'air du temps et personne ne l'embête" affirma  le paysan, désespéré"

Ayant compris que sa venue pouvait être prise pour un poids de plus, une bouche de plus
à nourrir, l'âne se rappela qu'un enfant lui dit un jour :

-"Mon petit âne, tes oreilles son très douces et je voudrais les avoir si douces comme les tiennes"
L'enfant partit content de les avoir caressées. Mais le lendemain le petit se retrouva avec
oreilles d'ânes et malgré leur grandeur, l'enfant revenait  remercier le bourricot d'avoir
maintenant de douces oreilles.
Alors l'âne, baptisé Horizon, lui sourit une idée. Il se disait qu'en se frottant à la cuisse de
son maître, ce dernier serait tenté de lui dorloter ses grandes oreilles, ainsi pourrait se
réaliser ses envies qui revenaient souvent dans ses paroles : "être heureux et tranquille
jusqu'à la fin de ses jours".

Horizon s'approcha discrètement du paysan qui glissa ses mains sans s'en rendre compte
le longs des oreilles du bourricot et en même temps  il se disait :
-"Que je puisse trouver une solution d'ici deux jours afin de rembourser ces deux vaches"

Le lendemain, dès l'aube, le paysan d'un pas sûr, alla parler à l'âne :
-"Viens avec moi, aussi je t'offre un collier de cuir et nous allons au marché ce matin vendre des souvenirs des bric à braque afin d'éponger la dette"

Oui, se débarrasser de présents qui ont vu le jour sous plusieurs générations, était un
sacrilège pour la famille mais voilà, c'était l'ultime solution.

En retirant le clou sur lequel était posé le collier, dans le mur, au dessus d'une commode,
une pierre en ressortit de dix centimètre au moins.

-"Quoi donc cela !?" s'étonna l'homme

Il retira le morceau et une bourse bien enfoncée s'aperçut, il la prit
et :
-"SAPERLIPOPETTE !!! qui  y a-t-il dedans ?"
Des Louis d'or et des diamants, quel trésor...

-"Merci oh Mon Dieu, je n'ai plus besoin de m'inquiéter jusqu'à la fin de mon temps"

Alors Jeannot courut vers Horizon et l'embrassa, tout guilleret, autour de son cou.

-"Mon ami je ne sais pas quel ange est passé par là mais tu es vraiment une bête de la providence ; Nous allons quand même au marché vendre toutes ses vieilles choses et nous verrons bien si la chance nous sourit. ;
- après tout, le trésor de famille n'est-il pas le contenu de la bourse ?-"
 
murmura en lui le paysan"


Que de monde, des étalages en vrac,  les passages pour circuler se reconnaissent difficilement. Mais on y arrive avec de la patience. Tout les gens se mirent à lorgner l'homme et son âne car à vrai dire, tous les deux avaient des oreilles plus grandes que la moyenne de leurs congénères.

Alors Horizon, complice avec Jeannot, lui envoya un clin d'oeil et aussitôt se mit à pousser des cris crescendo :
"HI HAN, HI HAN"
si fortement que les regards se tournèrent de côté car on devinait à qui s'adressaient les "hi han" et,  pour éviter la honte envers la foule regardante, il valait mieux s'éloigner du bourricot. Mieux qu'un chien non ?!
Une fois installés, une vieille dame, au teint pâle, s'approcha du paysan et lui déclara :
-"Monsieur, je suis descendue de mon château à pied et je n'ai point le courage, ni la force d'y remonter ; voudriez-vous m'y conduire sur votre âne et je vous rachète toutes vos marchandise? cela vous convient-il?"

Stupéfait par cette aubaine, sans hésiter, l'âne devança la réponse de son maître
-"HI HAN, HI HAN"
ce qui voulait bien dire...vous vous en doutez.
Mais ce  ne savait pas le paysan c'est qu'il dût porter une grande partie des vieilleries sur son dos car la comtesse prenait de la place et tenait à avoir de l'espace. Et voilà qu'elle raconta sa vie le long du parcours....

-"Je suis une bonne femme qui n'espère que de partir au plus tôt de cette terre car je n'ai ni enfant, ni mari, ni personne à qui parler, je ne sais pas aimer car j'ai toujours vécu seule, vous comprenez?!
...... J'ai hérité de ce château et la mort à la mort de mon mari et je vis misérablement car je suis fortuné et ne me sers pas de celle-là. Ma santé est, fort heureusement, excellente."

Elle se mit à caresser les oreilles de Horizon et s'excita :
"-Je voudrais devenir comme cet âne, au moins je servirais à quelque chose"

Aussitôt dit et aussitôt arrivés, pendant que le paysan entreposa le chargement, la vieille comtesse se changea en une ânesse d'une beauté élégante.
Revenant vers eux, tout éberlué, Jeannot cria :
-"OH  mon Dieu! Où est passé la comtesse et d'où sort cette ânesse ?"

Et voilà qu'il comprit que les oreilles de bourricot étaient responsables des évènements.
Seulement, il était évident que l'on ne pût point réaliser un voeux après avoir découvert le don
que possédait bourricot.
Ainsi,  Horizon finit ses jours heureux, et le paysan devenu châtelain malgré lui,
et tous crurent en ce jour que la comtesse s'était amourachée du paysan, car seul, Jeannot revenait au village avec Horizon bécotant sa compagne- la comtesse  devenue ânesse-.
Même que le notaire et le banquier décidèrent d'annuler la dette du comte désormais propriétaire d'une multitude de terres.








Publié dans enfant écoute

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